"On disoit à Socrates que quelqu'un ne s'estoit aucunement amendé en son voyage: Je croy bien, dit-il, il s'estoit emporté avecques soy."
Montaigne, Essais, I, 39: "De la solitude"

"Oh there is blessing in this gentle breeze"
William Wordsworth, The Prelude, I, 1

samedi 30 juin 2012

1. Oléron - Niort (Deux-Sèvres, 79)


La journée commence tôt, à six heures
grand-père et grand-mère se sont levés exprès pour dire au revoir... Merci !
Le pont est beau à sept heures, des rais de lumière à travers les nuages


je pense à des vers d'apollinaire sans être sûre, "comme mer qui moutonne..." "sais-je où s'en iront tes cheveux, crépus comme mer qui moutonne", c'est ça ou j'invente ? Je ne sais pourquoi ça me revient
puis le soleil s'installe
à Brouage la citadelle est déjà un peu écrasée de chaleur
enthousiasme c'est beau


belles routes qui tournent
à Soubise j'ai le fol espoir qu'il ait un pont sur la Charente
enfin ça se saurait
donc Rochefort
transbordeur !! m'amuse beaucoup


la dame du transbordeur (pardon je ne sais pas votre nom) trouve que c'est chouette de faire du vélo comme ça
moi je me dis que c'est chouette de transborder des gens
le matin j'ai dévoilé ma roue
mais le problème c'est le pneu ça devient critique il a des hernies je le sens beaucoup en roulant ça me perturbe
après Rochefort plein de petits villages aux noms fantastiques
la D116 : amis cyclistes, prenez-là. C'est parfait.
Ciré d'Aunis
les Égaux de Landrais
les Égaux de Chambon
Puyravault
Poléon (!)


Mauzé sur le Mignon
j'arrive déjà bientôt, tant mieux je dois faire quelque chose pour ce pneu
un champ m'intrigue c'est quoi ces boules bleuâtres ?


Bien roulé peu parlé aujourd'hui
A Niort normalement j'aurais un endroit où planter ma petite tente, chez les Brillatz... Finalement on m'offre une chambre... Merci infiniment. (lien) Ma dette se creuse. J'y pense. En lisant les FK je m'interroge sur les dettes, c'est terrible.
Boutique de vélo à Niort
suis rassurée de le voir suspendu en de bonnes mains
un pneu un peu plus gros tant pis au moins il tiendra
je suis sûre de tenir jusqu'à Paris
encore des coups de soleil pourtant j'ai fait mon possible
136km aujourd'hui sous le soleil vent dans le dos
une bénédiction
quand le vent est vraiment derrière c'est le silence
le silence des choses qui fonctionnent parfaitement
demain Poitiers, mais c'est un peu près ? En tous cas promis je campe.

mercredi 27 juin 2012

Oléron - Paris

Retour du 30 juin au 5 juillet, sans doute en mode camping.
Il est possible que je n'écrive guère sur ce blog avant l'arrivée, je compte finir les frères Karamazov le soir sous ma tente. 25% restant sur mon Kindle.
J'espère profiter du vent d'ouest, mais il arrive qu'il tourne.

Etapes, en gros : Niort, Poitiers, Tours, Orléans, Chartres, Paris. Mais je ne vais pas repasser encore par Chartres, je trouverais un coin un peu plus à l'est.

J'ai décidé de séparer un peu plus nettement le matériel de réparation de la nourriture, après avoir mangé du chocolat à l'arrière-goût de cambouis et nettoyé avec peine mon couteau suisse figé par du Banania.

En ragardant mon vélo de près, je m'aperçois qu'il faut changer assez rapidement le pneu arrière, le dérailleur avant, la chaîne et la cassette, et bientôt les plateaux. J'espère que jusqu'à Paris tout ira bien.

Une grande innovation : la boussole rivée à la sacoche avant.
Boussole rivée

lundi 25 juin 2012

That's all there is to it

Palourdes
660 km
Bilan, à toutes fins utiles :

- il vaut mieux penser aux vents dominants avant de décider d'un itinéraire
- se protéger contre la pluie ne suffit pas, le soleil peut aussi être un problème
- je crois que quand on a envie de manger quelque chose de précis il faut essayer de trouver cette chose en particulier parce qu'on en a besoin. Dans cette situation c'est très simple et réglé. 
- je n'ai jamais regretté d'avoir préféré une petite route à une grande. L'inverse n'est pas vrai.
- si on a le temps je pense qu'il vaut mieux faire des étapes d'un peu moins de cent kilomètres pour pouvoir visiter, contempler et réfléchir.
- au bout de quatre jours environ, on est très bien adapté et on a plus mal aux jambes du tout
- le cyclisme est à mon avis un sport très doux. C'est fatiguant, difficile dans les cas extrêmes (vent), mais jamais pénible. Si on est fatigué on va un peu moins vite et c'est tout. On peut aussi faire un petit somme de bord de route, ça marche très bien.
- le GPS est quand même une invention fantastique, surtout pour les gens comme moi qui se perdent dans un ascenseur
- www.warmshowers.com est un site formidable, merci à tous
- la Charente c'est beau
- j'aime les coquelicots ! Et aussi les orchidées, qu'on ne trouve point dans les champs.

Dans la véranda

dimanche 24 juin 2012

6. Saint-Sigismond - La Menounière (Charente-Maritime, 17)

départ tôt, tout le monde dort encore
bonheur de rouler le matin dans le calme, il fait frais
D116 : très bien. Courçon, Benon, Bouhet, Forges. On peut aller à Rochefort ou bien rejoindre Tonnay-Charente (mais à Tonnay il y a un super pont comme on va le voir).
la route serpente agréablement parmi des champs et des canaux, je crois
la région est belle ça sent déjà l'iode, et les pins peut-être ? le bois brûlé, je ne sais pas c'est difficile à dire exactement
peut-être que je suis un peu nostalgique
les petites maisons blanches avec les tuiles rose clair et parfois des volets bleus
je rencontre d'autres cyclistes : ils me dépassent quand je suis à l'arrêt, ils s'arrêtent, je les rattrape, je fais une pause pour dire bonjour
Jean-Bernard et Colette vont à Toulouse voir leurs enfants et leur petit-fils
ils viennent juste de partir ils ont 35 km au compteur
ils roulent sur un chouette tandem qui marche du tonnerre
on fait route ensemble jusqu'au pont de Tonnay-Charente réservé aux vélos et piétons
très beau pont

 là on pique-nique, des amis à eux ont apporté des vivres en voiture : du vin, des sandwichs, de la galette charentaise... Je me fais inviter, en quelque sorte. Merci.
Et on mange des huîtres !!


puis on passe le pont
Colette et Jean-Bernard sur leur tandem semi-couché
On voit une longue couleuvre qui serpente sur la route devant nous. On se sépare à Saint-Hippolyte. Je continue seule sur les plus petites routes possibles, en zigzag. Saint-Agnant, Beaugeay, Le Breuil. Ce n'est pas une si petite étape, finalement. Le vent souffle mais je me suis habituée. Je continue à prendre des coups de soleil. J'ai noué un T-shirt autour de ma tête. Colette m'a dit, mais tu n'as pas eu besoin d'un chapeau jusqu'à présent ? Ben c'est à dire qu'en général, quand je fais du vélo, il pleut, alors...

Je vois des cigognes, qui font leur nid sur les pylones, et des cygnes.

Le pont d'Oléron en journée quand il y a du vent est une mauvaise idée. Le vent n'est pas un problème en soi, mais les bourrasques, si. Mieux vaut traverser le pont tôt le matin - la ligne créant une piste cyclable n'est pas une garantie de sécurité. Les voitures vont vite.
Joie d'arriver !
BIAFINE. J'ai les oreilles en chou-fleur, je suis littéralement bicolore, soit blanc blanc et rose-crevette. Bronzage cycliste...
Grand-père est allé chercher des bigorneaux à La Brée. Ca faisait longtemps, miam miam miam !

5. Cholet - Saint Sigismond

Le soir on visite Cholet avec Arthur. A Cholet il y a surtout des commerces, plein, partout. Il y a aussi une imposante église que certains appellent une cathédrale, au grand dam des puristes.
On a mangé un plat roumain très bon, à base de polenta, de lardons et de fromage... Miam.
Lui aime pédaler tout seul dans les montagnes avec un sac à dos.
Il a converti ses parents à la réception de cyclistes, là-bas en Roumanie.
Je dors très bien. Je pars après Arthur qui me laisse les clés.
Le matin je pars assez tôt, plein sud ! Le vent ne me gêne presque pas. Il fait très beau. Je commence à prendre des coups de soleil.
C'est la Vendée. Une petite colline, puis une un peu plus grande, puis encore une petite, mais toujours des collines sans cesse. Ca va, parce que c'est beau. Je déconseille la D938ter, que j'ai prise pour aller plus vite, car elle est très droite... C'est vrai que les routes autour serpentent beaucoup, mais je regrette d'avoir eu la flemme. Une route toute droite pleine de collines sous un soleil un peu écrasant, bof. Même avec une moyenne de 25.
Vendée : nuances de vert
Après Fontenay le Comte (joli), soudain le paysage change. C'est tout plat et plein de canaux. C'est le marais poitevin. Je m'arrête à Maillezais pour admirer l'abbaye. A Fontenay  un autochtone m'a assuré que Rabelais y avait vécu, mais je crois qu'il y est tout au plus passé un jour plus ou moins par hasard.
L'abbaye de Maillezais
Le soir je suis reçue chez Pascal et Agnès, qui ont une très jolie maison à Saint-Sigismond. On boit de la bière et on mange des calamars, c'est très bon. On regarde le match de foot. Ca ne vaut pas le dernier que j'avais regardé, en 1998... Maintenant Laurent Blanc porte une cravate et ne court plus sur le terrain. Les temps changent.

vendredi 22 juin 2012

4. Le Guédéniau - Cholet

Départ assez tôt, 8h30
dès le matin je tire des bords contre le vent d'ouest qui ne faiblit pas
Beaufort-en-Vallée
La Ménitré
heureusement, il fait beau
je surveille avec anxiété ma roue arrière...
le pont de Saint Mathurin, tout en métal
 La Loire est très forte comme toujours
Je passe le pont
Saint-Mathurin sur Loire, vue du pont
vers le sud la lutte contre le vent est moins dure
mais tout de même
c'est surtout dur dans la tête
seulement 5km/h de différence, ou un peu plus, mais l'impression pénible qu'il faut aller contre quelque chose, que tout résiste
Coutures
je modifie le sens des poignées de mon vélo
position plus resserrée, peu orthodoxe mais me soulage provisoirement
Notre-Dame d'Allençon
Thouarcé
Valanjou
La Tourlandry

Assez bon trajet, c'est surtout le vent qui pose problème là
des moulins
des éoliennes
encore des tas de coquelicots que j'aime
parfois je m'allonge dans l'herbe épuisée
et puis ça va mieux
Toutlemonde !
Universal bike
j'ai envie de manger de la viande crue
assez grande route vers Cholet
zone industrielle je me perds c'est un labyrinthe vraiment
je trouve le Décathlon où travaille Arthur mon contact warmshower
et j'attends 20h

3. Conflans sur Anille - Le Guédeniau

Peti dej avec Nelly et Aline, sa fille
compote de rhubarbe aux abricots, miam
on pédale toutes les trois jusqu'à Saint-Calais
un peu plus loin il pleut et je continue seule
je crève à peine 15 km plus loin je crois
encore la roue arrière
village : Tresson
une ancienne réparation qui a cédé...
grande déchirure dans la chambre à air, pas de rustine assez grande...
Argh j'appelle Aline à la rescousse
elle me suggère d'aller voir Richard
le menuisier du patelin
dont l'atelier est à 20m de mon vélo démonté, comme me l'indique le patron du bar en face qui laisse là son affaire pour me secourir
tout comme Richard lui-même d'ailleurs

Avec l'aide de la moitié du village, on finit par arriver à réparer... Dans l'atelier de la maison de Richard, pas l'atelier de menuiserie mais l'autre, mon vélo est en bonne compagnie.

 Merci infiniment. Merci à Aline d'avoir pris la voiture spécialement pour me dépanner... Je pense que sinon j'aurais dû marcher des kilomètres.
Quand je repars il est 13h, le vent souffle fort de l'ouest et il me reste 80km à pédaler
ça me semble infaisable
je fais un détour de 10km par Ecommoy pour acheter des chambres a air qui conviennent à mes pneus
finalement après beaucoup d'efforts et sans m'arrêter au Lude pour voir le château j'arrive à 21h au Guédéniau... on m'a laissé à dîner, merci beaucoup
Arnaud élève des salamandres et des tritons
Ange, 10 ans, est réparateur de vélos professionnel
je m'endors comme une enclume

mercredi 20 juin 2012

2. Lucé - Conflans sur Anille

Petit déjeuner ! Faim.
Les enfants se lèvent les uns après les autres c'est mercredi pas école
Florence prend une photo souvenir, Gabriel l'aîné (7ans) m'aide à installer une sacoche et je pars
il fait beau
encore la Beauce je crois, des champs et des champs c'est tout plat

coquelicots et bleuets parmi les blés encore verts
Là les blés sont dorés mais en général ils sont plutôt verts

la Beauce est un grand désert fertile
sans encombres jusqu'à Illiers-Combray
mon portable semble mort il ne répond plus
mais je le ressuscite sur les marches de l'église d'Illiers-Combray en enlevant la batterie

"Vous allez jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle ?
- Non, seulement jusqu'à Oléron.
- Je suis le curé de la paroisse, il y a plein de pèlerins qui passent par ici et qui demandent un certificat... Saint-Jacques, ça ne vous tente pas ?
- Si, si, plus tard peut-être.
- Alors bonne route !"

Puis la maison de tante Léonie

Des champs. Peu après Illiers je crève à nouveau, ma réparation d'hier n'a pas tenu, pourquoi j'ai pris ce vieux tube de colle ? Je répare à nouveau en m'appliquant...

Thiron-Gardais, belle abbaye
Je voudrais aller à Nogent mais ça fait un assez long détour
J'ai quelques craintes pour mon pneu, et le vent n'est pas favorable
donc je vais plutôt à Authon du Perche
Des cyclistes en vélo carbone font un bout de chemin avec moi
l'un d'eux prétend qu'on peu réparer une chambre à air avec le la super glu 3
je suis sceptique
A Authon du Perche j'ai envie de fruits et je mange quatre compotes
après c'est lourd dans les sacoches
puis vers le sud vers Mondoubleau
il y devait y avoir un château mais pas vu, flemme de remonter une longue descente, fatigue
puis arrivée à Conflans
chez Nelly et Yves
ils ont une superbe maison très grande et ancienne et un jardin plein de fleurs ! Dont une que personne ne parvient à identifier.
Des oeillets de poètes (ou louises)
et une super cave :

on boit du rosé de Touraine
on dîne, Nelly a fait des lasagnes aux légumes c'est très très bon
et en dessert une banane au chocolat c'est très très bon aussi
puis on visite le village Yves a les clés de la mairie et de l'Eglise
il n'y a plus de messe le dimanche

C'était une très bonne journée mais pour l'instant 115km avec ce chargement c'est un maximum
mais ça fatigue aussi de réparer.
Demain est une étape raisonnable je crois sauf si je veux passer à La Flèche



mardi 19 juin 2012

1. Paris - Lucé

faux départ plus de grand pignon mauvais réglage.
Détour chez Gepetto
départ tard malgré réveil involontaire a 5h
Versailles
je veux aller a Port Royal

c'est fermé le mardi...
je trouve un portail ouvert. Episode rigolo, je raconterai.
le puis de Pascal
j'ai mangé de la soupe aux pois avec des lardons en compagnie des internes de l'asile psychiatrique d'à coté.
enfin la foret
Rambouillet
petit coup de barre
je mange et ca va mieux

Manger miam miam
maintenon, je ne m'en lasse pas
maintenon ou jamais
puis je tombe en panne
pneu arrière crevé bouteille en verre
un peu long a réparer
patron du bar d'a coté, venez je vous offre un verre vous l'avez mérité on dirait
ok je bois du thé
oui jusqu'à Oleron si tout va bien
oui toute seule
non ce n'est pas si loin
il pleut
coup de barre
je mange et ca ne va pas tellement mieux
mauvaise route, nationale erreur trop de voitures
heureusement arrive chez florence et patrice
et les quatre garçons !
On boit du muscat et patrice fait a manger
une bonne journée donc malgré petits problemes
pas lu freres k
demain illiers combray !!

jeudi 14 juin 2012

Paris-Oléron (en pratique)

J'ai prévu des étapes raisonnables et à peu près régulières.
J'aimerais avoir le temps de lire un peu sur ma route.
Je pense que je peux finir les frères Karamazov avant d'arriver à Oléron.
J'ai emprunté un GPS.
J'ai une nouvelle boussole. La mienne indiquait le nord un peu trop à l'ouest, je me serais retrouvée à Bordeaux.

lundi 4 juin 2012

Paris-Oléron (en esprit)


Il y a à Oléron, dans le garage, une planche à voile ancienne et fidèle. Deux voiles possibles, une grande pour les grands et une petite pour les autres - mais elle n'avance pas. Le mât se décroche tout seul de sa base... Il m'est tombé sur la tête une ou deux fois.

Il y a les couchers de soleil sur le petit port, Ti-Kieun, et le sable grossier et les goémons noirs qui souvent s'échouent sur la plage en lourdes masses. On peut marcher dedans et c'est chaud, gluant, vivant. A marée haute il y en a partout quand on nage, on se croirait dans une jungle liquide.

Les jours de grande marée on nageait dans les vagues. Le courant nous emportait vers les digues de rochers, il fallait revenir vers des endroits plus sûrs. Loin des brisants, on pouvait prendre quelques libertés avec les déferlantes. Suivre la crête le plus loin possible, chaque fois un peu plus loin, jusqu'au moment où l'on est happé en dessous... Brusquement plaqué au fond par la force immense de l'eau qui s'abat. Lors du ressac on se relève enfin, le souffle coupé.


Le 14 juillet on tirait un feu d'artifice entre nous. On allait choisir des fusées à Saint-Pierre, et des pétards avec une tête de tigre sur le paquet. Les "Feux de Bengale" : un nom-merveille, que Sylvain prononçait d'un air expert. C'était lui que l'on chargeait de tirer les fusées, mais on m'en laissait quelques-unes.

Bien souvent, au milieu d'une claire nuit de juillet, je me suis sauvée par la fenêtre pour aller retrouver le sable froid de la plage. J'avais très peur qu'on me surprenne et cela suffisait à m'occuper. En sursis, j'écoutais longuement le bruit sans fin des vagues, et le phare de Chassiron brillait au loin de sa lumière intermittente. Je rentrais me coucher le pyjama plein de sable.